D'abord, il y a ce temps avec maman, on se promène, on apprend, on
échange, et ce sentiment doux d'avoir sans le savoir recréé un petit
espace de transmission des savoirs de guérison au sein d'une lignée.
Comment nous, femmes, pouvons prendre soin des nôtres avec l’aide de la
Grande Mère Terre.
Puis y a la cueillette, seule avec les dons de
Mère Nature, dans la reconnaissance et la connexion. Et cette impression
que l’on perpétue des gestes ancestraux que tant de femmes ont fait avant nous.
Puis y a ce moment où la table est inondée de plantes odorantes qui embaument toute la maison dans une orgie olfactive.

Prendre chaque plante et lui demander comment on doit faire, préparer
son séchage avec les moyens du bord et faire naître de l’ordre dans ce
chaos végétal. Imaginer les tisanes, les fumigations, les sirops, les
huiles, comme autant de potions magiques à venir.
Et laisser
remonter l’enfant intérieur, la petite fille fascinée par les contes de
fées et les femmes aux pouvoirs magiques, se dire que l’espace d’un
instant, on peut jouer à l’apprentie sorcière, incarner soi-même, même
un tout petit peu celles qui nous ont fait rêver et trouver ça vraiment,
mais vraiment fun.
Laisser aller ses envies de tout mettre dans de
jolis bocaux et flacons qui feront penser aux masures des sorcières des
contes d’autrefois.
Les macérats macèrent, les plantes sèchent
dans leur séchoir, les sirops prennent, et avant qu’elles ne s’en
retournent, la petite fille et toutes ces femmes qui nous ont accompagné
se penchent à notre oreille et murmurent en même temps que vous : «
Merci ».